La vie rêvée de Pixie
Je ne crois pas au père noël, il est trop vieux !
Un sourire, une pensée, un geste. Voilà les trois choses qui peuvent me sauver lors d'une situation délicate et cela fonctionne depuis ma plus tendre enfance. Une enfance mono-parentale, élevée comme un homme mais gardant ma sensibilité de femme. C'est assez étrange. Quand un enfant normal pleurait quand il tombait, je regardais autour de moi, je souriais puis je prenais ma manche pour cacher ma blessure et aller pleurer dans un coin, loin des yeux de tous. C'est comme cela que mon père m'avait éduqué. Je me souviens encore ce 14 Juillet, pendant ma quatorzième année. Je traînais bien évidemment qu'avec des garçon mais l'un d'entre eux était spécial pour moi. Il avait beau avoir 3 ans de plus que moi, nous nous amusions comme des enfants. Une descente en vélo, des freins pas très efficaces et me voilà dans un fossé, le corps tout écorché. Il vient alors à ma rescousse et me regarde.
" Pixie, ne me souris pas. Tu es bousillée de partout ! Tu as le droit de verser tes putains de larmes ! Ne fais pas ton mec sérieux ! C'est drôle mais là, faut que tu ailles à l'hosto ! " Il me pris alors dans ses bras et j'avais oublié mon protocole merdique pour pleurer dans ses bras. Merde, je n'étais pas un mec, j'avais le droit d'avoir mal.
" Merci Dale .. " Ce fut les seuls mots que j'ai pu prononcé et me voilà dans l'ambulance. Ce jour-là, j'avais vu en Dale autre chose qu'un simple pote, j'avais dans mon coeur quelque chose de féminin. Des sentiments.
Si mon père n'avait pas voulu me voir en femme, c'est tout simplement parce que la simple idée d'avoir une autre femme dans sa vie le terrifiait. Ma mère n'a pas été tendre avec lui et l'a quitté après ma naissance. Mais elle ne l'avais pas fait de manière magique. Elle m'avait laissé dans mon lit, hurlant, les larmes coulant sur mes joues, avec un simple mot posé sur mon ventre.
" Jim, je peux plus, c'est trop pour moi ! Occupes-toi en bien, je verrais si je la reverrais un jour. " Et c'est comme ça que m'a mère m'a lachement abandonné. Mon père devait l'aimer comme un dingue parce qu'il ne m'en a jamais parlé mal. Mais une chose est sûre, il avait pas envie que je devienne comme elle, alors il s'est assuré que je sois une personne dure et je peux dire qu'il n'a pas manqué à sa mission. Alors quelle fut ma surprise quand à la vue de Dale, j'avais le coeur qui palpitait, les mains moites et aucun son ne sortait de ma bouche. J'avais beau suivre le protocole, quand " le geste " me venait en tête, et bien ce fut le blanc. Et oui, même en amour, j'étais un mec !
" Pixie, ça te dit de venir avec moi au bal de promo ? " Dale était devant moi, avec cette petite carte dans la main. J'avais beau ressentir tout ça, la barrière de l'amitié était trop forte et je n'arrivais pas à aller au dessus tout ça. J'avais envie de dire oui, de partir en courant dans ses bras mais je n'ai pas réussi. Je regarde autour de moi, j'ai souris, j'ai pensé que j'étais stupide avant de me retourner et de le regarder.
" Ca aurait été avec plaisir, mais j'ai accepté l'invitation de James.. " Je sentais le malaise et j'avais envie de me cacher tout de suite. Putain mais c'est dur les trucs de fille sérieux ! On aurait pas pu aller faire une bonne balade en vélo et délirer avec une petite bière à la main comme on a l'habitude de le faire sérieux ! Je ne savais plus quoi faire et il y avait un blanc que Dale s'empêcha de briser.
" Si tu préfères y aller avec ce con qui ne veut que te sauter, ok ! " Puis il s'en va. Je n'allais pas avoir de problèmes avec James mais son invitation n'allait pas être anodine pour moi. J'allais découvrir quelque chose de fort dans ma vie.
Soir du bal. J'avais mis ma plus belle robe et mon visage paraissait parfait, pareil pour ma coiffure. Je ne savais pas grand chose sur ce qu'était la beauté mais Dale, ici présent à mes côtés, n'a pas manqué de me le dire. Il n'avait pas confiance en James et voulait être là quand je franchirait le pas de la porte avec lui. Ding ! Dong ! Je n'ai pas le temps de faire le moindre pas que j'entendais le ton monter.
" SI TU TOUCHES A UN DE SES CHEVEUX, TU ES MORT MEC ! " James était en face, prêt à bondir. Oh mon Dieu, qu'est ce que j'aurais donné pour que mon père soit là, souvent absent à cause de son emploi afin de subvenir à mes besoins.
" Mais tu va te calmer mec ! J'men fiches de Pixie ! Je voulais justement prévenir que je ne pourrais pas la prendre et demander si ça ne lui posait pas d'inconvénient que j'y ailles avec sa soeur ! " Ma robe me serrait mais ce ne fut pas suffisant pour m'empêcher de courir vers James, j'étais à la fois abasourdie et choquée par ce que je venais d'entendre.
" MA SOEUR ?! Mais je n'ai pas de soeur ! " Puis je vois James faire un signe vers la voiture et je vois une demoiselle sortir, elle était mon portrait, mon identique. Elle s'approche de moi et me prends dans ses bras.
" Salut, je sais que tu ne me connais pas, je m'appelle Calysta et je suis ta soeur .. Notre mère a quitté notre père quand nous étions bébé et elle est partie avec moi .. " Je souris, je regarde autour de moi, je pense que je suis complètement folle et je ferme la porte avant de foncer dans ma chambre.
Le temps est passé et Calysta s'est faite une place dans ma vie. Mais elle ne m'apportait pas que des bonnes nouvelles. Ce soir-là, elle m'a alors avoué que notre mère venait de mourir dans un accident de voiture et c'est pour cela qu'elle avait recherché son père. J'avais perdu tout mes repères et voilà que je me retrouvais avec mon double mais qui était aussi mon opposé. Au risque de faire stéréotype, ayant grandi avec notre mère, elle fut plus féminine que moi et bien évidemment, cela suscitait la curiosité de tous.
" Hey Pixie, ça te fait quoi de te voir en meuf ?! " Dale et sa délicatesse légendaire. Il avait beau être à la fac, il n'était jamais loin et pouvait toujours me faire chier. Enfin bref, en parlant de Dale, j'en avais longuement parlé avec Calysta et j'avais décidé de me lancer . Je suis entrée chez lui et alors que j'allais lui avoué mes sentiments, je l'ai retrouvé dans le lit avec une femme.
" Euh .. Je .. vais te laisser .. " Encore une fois, je souris, je pense que je suis la plus nulle et je m'enfuis en courant, mais en pleurant. Il se lève, me rattrape par le bras et me regarde.
" Pourquoi il y a des larmes Pixie, je n'en ai presque jamais vu ! " La colère me montait et je ne savais plus quoi dire, je n'arrivais pas à penser, pas à sourire, ni à faire ce geste qui est censé me sauver de toute situation.
" PARCE QUE JE T'AIME ! Voilà c'est dit ! " Dale s'arrête de courir après moi et s'asseoit sur le sol, complètement abasourdi par ce qu'il venait d'entendre. J'étais énervée, parce que je pensais qu'il serait heureux de ce que je lui aurais dit.
" J'ai pensé que ça te ferais plaisir mais vu la blondasse dans ton lit, je me dis que ça ne fait rien. " Je pars en courant, les larmes désemplifaient pas et je ne savais pas comment les arrêter. Si mon père me voyait, il m'enverrait une baffe dans ma tête pour que je m'arrête. Je sors de la maison quand je l'entends.
" Tu t'attendais à quoi Pixie ?! Que je t'attendes toute ma vie ?! Que j'attendes que tu me fasses un signe ?! CELA FAIT 3 ANS QUE JE T'AIME ! A chaque fois que j'ai fait un pas, tu m'a envoyé chié comme une merde ! Désolé mais j'en ai eu marre de t'attendre .. " Je le regarde, les yeux plein de larmes. Je lui dépose un baiser, les larmes aux yeux. Je venais lui dire que je l'aimais avant de partir à Peaks Island pour faire mes études. Ce fut la dernière fois que j'ai vu Dale et ma famille.
Cela fait maintenant trois ans que je suis arrivée à la fac de Peaks Island. Je fais alors des études de journalisme pour y arriver dans cette branche qui me branche au plus au point. Je n'ai pas eu de nouvelles de Dale et ma soeur ne va pas tarder à me rejoindre. Voilà, vous savez tout sur ma vie : .