martin, il est beau. martin, il est charismatique. martin, il marche dans la rue les épaules droite. le regard rivé au loin. martin, il ne s'arrête pas. martin, il ne te regarde pas. tu ne vaux rien à ses yeux. tu n'es rien à ses yeux. martin, il a une haute estime de soi. alors, toi. toi tu te contentes de le regarder passer. avec cette envie de lui foutre une gifle. tiens redescends de ton pied d'estale petit con. avec cette envie de lui crier des insanités. alors, qu'est-ce que ça fait hein? et pourtant, tu ne fais rien. tu baisses les yeux quand il arrive à ta hauteur. et tu te tais. tu subis sa présence. parce que martin, il t'influe le respect. (+) martin est dénué de tous sentiments. martin, même une image d'un enfant d'Afrique dont le corps est marqué par la famine, ça ne l'attriste pas. martin, il arque juste un sourcil. soupire. détourne les yeux. il est blasé, martin. (+) martin n'aime personne. martin n'a pas d'amis. martin est seul. mais ça l'indiffère bien. il se plait à se répéter qu'on est jamais mieux servi que par soi-même. que les amis sont ceux qui sont plus enclins à vous poignarder dans le dos quand vous vous y attendez le moins. alors martin préfère faire son bout de chemin, seul. toujours seul. à jamais seul. (+) et pourtant, il existe une personne. la seule. l'unique. à avoir réussi à percer sa carapace. à avoir dominer son coeur et ses passions. sa soeur. maddie. ils se ressemblent tant. ils se complètent tant. un duo machiavélique. un tandem diabolique. tous deux rejetons de satan. ils semblent être sur terre pour faire le Mal. ensemble. (+) martin. il n'y a que le pouvoir qui l'intéresse. ce sentiment grisant du contrôle. d'avoir la main-mise sur toute chose. sur tout corps. martin. c'est l'image type du mâle dominant. celui qui en présence d'un homme puissant fera jouer de son aura pour s'imposer face à lui. le faire plier. et le mettre à genoux. (+) mais ce que martin affectionne par-dessus tout. ce sont elles. ses filles. ses objets. celles qu'il achète dans les quatre coins du monde pour des centimes et le revend des millions pour ces hommes avides de chaire fraîche. martin, il aime les regarder passer. martin, il aime les regarder défiler, mise à nue, devant une assemblée masculine excitée. et martin, il aime se dire que ces filles, elles lui appartiennent. qu'il peut leur faire ce qu'il désire. qu'il possède cette emprise dont jamais elles ne pourront se défaire. (+) (+) alors martin, il lui arrive de faire un écart. d'en prendre une pour lui. et dans son bureau, lui demander de retirer ses vêtements. froid. sec. il la regarde, une lueur carnassière dansant dans ses yeux. un sourire sadique sur les lèvres. il se délecte. de son pouvoir. de sa proie. et martin, il donne l'assaut. brutal. sauvage. dominant. il n'entend pas ses gémissements. il n'entend pas ses pleurs. ou du moins, il fait semblant. parce qu'après tout, c'est à lui que ça doit plaire. (+) martin, il se tue au travail. pour satisfaire ces messieurs, il faut chaque jour trouver de nouvelles filles. de nouveaux corps à exposer. martin, il passe sa vie dans cette cabane au fond des bois. dans son bureau, éclairé d'une faible lumière. martin, il s'y sent comme chez lui, là-bas. avec elles. (+) mais martin, c'est aussi celui qui se fait bien voir en société. il a tout du gendre idéal. il a tout de l'allié parfait. alors martin, il joue de cette image pour se munie des meilleurs pions -pigeons- à ses côtés. mais martin, il n'y a que les intérêts qui compte pour lui. derrière ce sourire amical se cache un désir. une volonté. une attente. et lorsqu'un inconsciemment, tu lui serres la main. c'est comme si, irrémédiablement, tu avais signé un pacte avec le Diable.