Family portrait
shattered

Elle lui tient la main. Une poigne de fer qui laissera probablement une marque sur son poignet si fragile. Sans un regard, les enfants Blackwell se sont avancés pour jeter de la terre sur un cercueil aussi noir que les prunelles de l'ainée. Elle ne parle pas, aucun son n'a franchit le seuil de ses lèvres depuis une semaine. Comme une coquille vide, la jeune fille s'accroche désespérément à cette main si petite. Pour ne pas plonger, pour ne pas se mettre à pleurer sans savoir quand s’arrêter. Ses prunelles autrefois pleines de vie, emplis d'une lumière que beaucoup enviaient fixent son entourage, une lueur de dégout et de colère brillant dans celui-ci. Qui sont ses gens ? Pourquoi pleurent-ils quand ceux-ci n'ont jamais rencontrés leur mère ? Pourquoi posent-ils leur main sur son épaule, de fausses larmes dégringolant de leurs yeux ? Et où est-il ? Où est leur père ? Joan a beau le chercher, son absence se fait sentir au plus profond de son coeur. Disparu. Du jour au lendemain. Après l'avoir retrouvée gisant dans cette baignoire. Une famille parfaite, vivant à Peaks Island. Une vie de rêve dans un manoir à l'écart de la ville. Des parents aimants, heureux, amoureux. Pour Joan, ils étaient l'exemple même de la famille parfaite. Une fille & un garçon, un chien -Stuart- et leur majordome, Frank. Oui, une vie parfaite. Il gémit à ses cotés, ses doigts relâchant doucement son poignet. Ses prunelles noires rencontrent celles de son frère, des yeux d'un bleu trop perçant, comme le sien. Son portrait craché. Joan ne peut pleurer, ne veut pas pleurer. Mais dans un geste souple, sa main s'accroche dans la tignasse de Thomas pour le rapprocher contre son coeur, ravalant son sanglot et fermant ses yeux un moment, la tendresse émanant de ce geste clouant le bec des invités qui se préparaient déjà à participer au banquet, des ragots sur les lèvres. Deux enfants qui ont tout perdus, sans une quelconque explication rationnelle. Joan s'accroche comme elle peut à son frère qui renvoie les mêmes gestes. Elle se jure de le protéger, de faire de lui un homme brave et juste, comme elle l'aurait voulu. Oui, c'est son but. Aujourd'hui, ses deux enfants ne pleurent pas la perte d'un seul parent mais des deux. Ils sont orphelins, n’ayant pour seule accroche que l'un et l'autre.

Attrape ! Un ballon frôle son visage pale faisant bouger quelque peu sa chevelure brune. Un soupir glisse de ses lèvres et Joan se relève lentement, glissant un marque-page dans son livre, jetant un regard noir à celui qui ose la perturber dans sa lecture. Et, par le plus grand des hasards, le perturbateur se trouve être nul autre que cet abruti de Walsh. Joan lui jète un regard froid, dénué d'émotions. Si tu voulais réellement que je l'attrapes, tu devrais apprendre à viser, Walsh. Je me demande encore comment l'équipe de football t'accepte comme quaterback. Le jeune homme ricane, lui jetant un clin d’œil qui la fait hausser un sourcil. Mais si je t'avais visée Blackwell, c'est ton beau visage qui en aurait pâti. Un autre haussement de sourcil de la part de la brune. Parce que mon visage est beau ? Par ma barbe, Walsh, serais-tu en train de flirter avec moi ? Il se rapproche d'elle en quelques secondes, le temps pour la jeune femme de se retrouver nez à nez avec le garçon, nulle preuve de sa surprise et de sa gène sur son visage. Elle sait comment manier les impressions. Pendant quelques secondes, elle se surprend à fixer ses prunelles vertes, oh si vertes, à se délecter des variations qu'ils semblent prendre avant de réaliser que ses prunelles à lui sont fixer sur ses lèvres entrouvertes. S'empressant de refermer sa bouche, Joan se sent rougir légèrement. Et si c'était le cas, Blackwell, qu'est ce que tu ferais ? Sa voix lui provoque un soudain frisson. Dérangeant mais excitant. Le poussant de ses deux mains, l’envoyant sur son postérieur, la brune attrape son livre, le glisse dans son sac en bandoulière et se permet un dernier regard vers le garçon, toujours sur le sol, l'expression narquoise et un sourire en coin.  Cours toujours, Walsh. Et la brune se détourne gracieusement, quittant le jeune homme du regard dont celui-ci suit le roulement de ses hanches derrière sa chemise à pois et sa jupe noire au loin.
Walsh & Blackwell. Deux êtres si différents. Lui qui vient d'une famille riche, qui porte le nom de cette ridicule agence d'avocats, lui qui a une fratrie si importante, lui qui pourtant ne se sent pas à sa place. Et elle, la fille ainée des Blackwell, ses anciens riches qui possédaient une renommée si grande. Elle qui travaille après les cours pour son petit frère et qui vit avec leur majordome, homme si bon et si doux qu'il n'a pu décemment laisser ses deux enfants disparaitre dans le système d'adoption. Joan qui se tue pour offrir à Thomas un avenir parfait. Et qui s'oublie dans le processus. Walsh & Blackwell. Ils ont fait parlé d'eux, comme les parents de Joan l'avaient fait avant eux. Des baisers échangés dans un placard du cours scientifique, des engueulades à travers la cour qui faisait vibrer leur entourage, leurs disparitions durant les cours de gym où ils se perdaient dans le corps l'un de l'autre. L'amour vache, ça les caractérise bien. Ou est-ce vraiment de l'amour ? Un simple échange de procédé, une façon de tromper le monde, qui sait réellement ? Pour Joan, il est clair qu'il est le premier pour tout. Elle a perdu sa virginité avec lui, dans leur salle de physique durant la soirée de la saint-valentin, le jour de ses 15 ans. Elle a perdu sa confiance quand elle l'a retrouvée dans la même salle avec Susan Pratt. Elle l'aime autant qu'elle le déteste mais ses mots n'ont jamais quittés ses lèvres. Non, Jo ne dira jamais je t'aime autre qu'à son frère. Surtout pas à Walsh.

Jo s'accroche à lui. C'est comme une drogue, un parfum malsain qui se répand sur son corps, qui l'emprisonne. Plongée dans ses draps, la brune se perd et les entend. Ses battements de coeurs si rapides, si pressés. Elle s'accroche à ce bruit, aux sentiments qu'il fait naitre en elle. Lui qui n'est pas bon pour elle. Si mauvais. Lui qu'elle a rencontrée après avoir fini son service au trafic, son sourire qui a stoppée la respiration de Joan. Lui qui, d'un simple geste, lui a fait perdre ses moyens. Lui qui la regardait comme un trophée, comme une reine. Son regard la grise, lui donne envie d'en avoir encore plus. Son odeur, elle sait qu'il la sent quand elle rejoint leur appartement. Quand leur regard se croisent et s'éternisent, aucunes paroles pour briser le challenge qui brille dans le regard de Jo. Accrochée à lui, elle oublie Walsh. C'est lui qui lui permet de se sentir vivante. Par ses gestes, ses mots, ses regards. Ce n'est pas de l'amour, loin de là. Mais Jo a besoin de ça. Même si elle sait qu'il traine dans des milieux qu'on juge indésirables. Elle en veut plus. Et quand ses lèvres caressent les siennes par mégarde, c'est elle qui se recule, craignant une évolution qu'aucun ne souhaite. Une relation qui pourrait la perdre aux yeux du reste de la ville mais qui a un gout du danger qui la rend euphorique. Personne ne sait, Walsh probablement. Lui qui a mis un genou au sol pour la demander au mariage face à des dizaines de personnes, s'écriant et la suppliant d'accepter la demande. Un mariage qui s'approche, qui l'effraie. Alors elle s'accroche à lui pour lui faire oublier. Pour se perdre dans la luxure de ses bras et de son corps.

Ah décidément je l'adore jojo la plus belle, la relation avec le petit jeune + le fait qu'elle soit accroc à l'adrénaline, je trouve ça top   je te souhaite officiellement la bienvenue sur ATR    

Bienvenue parmi nous petit être, tu es enfin un habitant de Peaks Island, cette ville mystérieuse qui regorge de secrets que voici.   les rumeurs. Voici quelques liens qui t'aideront à te retrouver dans la la ville.

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