One love, One life
Avant de vouloir rendre quelqu'un heureux, fais en sorte de m'être toi même
Il y'a des moments que la vie ne pardonne pas. Des moments difficiles à traverser, à franchir, la tête haute sans jamais défaillir. Il y'a des moment ou la solitude est parfois notre plus grande force et ou l'amour se trouve être notre ennemi public numéro un. La vie n'est ni parfaite, ni imparfaite. En vérité elle est un peu des deux. Une véritable montagne russe de bons et mauvais événements successifs liés au hasard, ni plus ni moins. Personne n'est plus malheureux qu'un autre sous prétexte qu'il a fait le bien ou le mal, non. Le hasard fait tout. Parfois il fait bien les choses et parfois, il merde royalement. Assise à sa place habituelle, quatrième rang à gauche, Hazel regardait partout, sauf là où elle était censée regarder. Pensive, ailleurs, elle n'écoutait presque rien au cours que Mr. Levingson mettait tant de mal à rendre vivant et interactif malgré le peu de réceptivité dont faisaient preuve ses étudiants. La jeune fille restait muette, silencieuse dans son coin, bien loin des autres étudiants plus ou moins attentifs. D'abord le silence puis une interpellation.
Hazel ?! Si mon cours te dérange tu peux sortir. Le regard soudainement rivé sur le vieux professeur grisonnant, à la chemise tellement tirée que tous les étudiants appréhendaient le moment ou les boutons lâcheraient et leur seraient propulsés en plein visage, la jeune fille restait une seconde en laissant sa réponse en suspend avant de ranger ses affaires dans son sac et de partir, sous le regard plus que désapprobateur du professeur qui ne se gênerait pas pour lui coller une bonne note dans son dossier. Ce n'était pas la première note qu'elle recevait cette semaine. Elle réagissait chaque fois de la même façon et à vrai dire, avoir une note dans son dossier était bien le cadet de ses soucis en ce moment. Toutes ses pensées étaient tournée sur son avenir et la façon dont elle allait annoncer sa grossesse au père de son bébé, qui n'était autre que son professeur de littérature. Un amour interdit, une passion dévorante à laquelle elle s'était laissée aller d'abord une fois, puis une seconde avant de réitérer sa bêtise à plusieurs reprise. Hazel avait trop longtemps joué avec le feu, et désormais elle s'était brulée. Rejoignant la salle de classe qu'elle connaissait désormais par coeur, la jeune femme entrait sans même frapper. Elle savait qu'il ne donnait pas cours à cette heure. Assis derrière un monstre de fer glacial, occupé à corriger des copies, le professeur levait finalement les yeux.
Hazel ? Mais.. Qu'est-ce que tu fais là ? Je t'ai déjà dis que c'était trop dangereux de le faire ici.. Viens chez moi ce soir, tu veux ? Approchant en l'écoutant, la jeune fille déposa son sac sur le bureau derrière lequel il se trouvait avant d'en sortir un objet qu'elle posa devant lui, juste sous son nez, avant de lui donner une explication à sa présence.
Je ne suis pas venue pour faire l'amour avec toi Ryan. Je suis venue te dire qu'on va avoir un bébé. Un peu paumée, hésitant quand à la décision à adopter, Hazel espérait voir naitre un sourire sur le visage de celui pour qui elle avait développé des sentiments. Trouver du soutien en cet homme qui disait l'aimer. Mais rien. Ni sourire, ni soutien, au contraire. Son regard trahissait son état de panique totale.
Tu es enceinte ? Mais de combien ? Haussant doucement les épaules, la jeune femme effectuait un calcul mental rapide.
Sept semaines environs. Abandonnant ses copies, Ryan approchait, contournant le bureau avant de déposer ses mains sur ses épaules.
Très bien. On va prendre rendez-vous chez le médecin. Une fois que ce sera fait, tout rentrera dans l'ordre. Fronçant les sourcils, la jeune femme reculait doucement.
Une fois que quoi sera fait ? Une IVG. Telle une évidence, sa réponse l'avait heurtée. Evidence pour lui, mais pas pour elle.
Quoi ? Ryan on va avoir un bébé ! On peut fonder une famille toi et moi. Pourquoi voudrais tu que j'avorte ? Je veux garder ce bébé. Tu m'as dis que tu m'aimais ... Les larmes lui montant déjà aux yeux comme si elle savait exactement ce qui allait se passer, Hazel se mit à trembler.
On ne peut pas garder ce bébé Hazel. Je n'en veux pas. Je veux que tu avortes sur le champ. Je ne veux pas d'un bambin entre les pattes. T'es encore qu'une gamine. Tu sais pas ce que c'est que la vie ni même de l'amour. Je vais pas te demander en mariage Hazel. Ca n'arrivera jamais. Tout ce qui se passe ici sera terminé à la minute ou tu obtiendras ton diplôme. Débarrasse toi de ce truc. Bouche bée, blessée, humiliée, elle s'était offerte à lui sur un plateau d'argent, lui avait offert son corps en pensant obtenir de l'amour en retour et finalement, tout n'était que mensonge. Il ne voulait rien d'autre que tirer son coups comme tous les garçons immature de sa classe dont le pénis frétillait dans leur pantalon. Sa main traversant l'air en silence vint alors s'écraser bruyamment sur sa joue. Surpris et surtout choqué, le professeur avait rapidement répliqué en attrapant fermement son bras. Grimaçant de douleurs, Hazel lui cracha à la figure avant de fuir en larmes, signant définitivement la fin de leur relation et surtout la fin de sa scolarité.
Thaÿs... Dépêche toi, on va être en retard chez grand-mère et grand-père.. S'il te plait... La petite fille aux boules brunes et aux yeux bleus courrait à sa suite dans le couloir de l'appartement. Elles étaient déjà en retard de dix bonnes minutes maintenant, inutile d'en perdre une de plus. Attrapant son cartable, la petite fille courrait à toutes jambes en riant joyeusement.
Oui maman. Grimpant dans la voiture, Hazel l'attachait, vérifiant comme chaque jours par trois fois si sa fille était bien attachée, soupirant longuement avant de poser son regard sur la petite aux yeux clairs. Elle détestait être au retard, mais face à cette bouille d'ange, elle ne résistait jamais plus de dix secondes. Esquissant finalement un léger sourire, Hazel déposait ses lèvres sur son front.
Je t'aime mon ange. Du haut de ses cinq ans, posant à son tour ses petites mains sur les joues de sa mère, Thaÿs lui rendit son baiser sur la bouche
Je t'aime maman. Malgré le manque de soutien de son géniteur, Hazel avait pris une lourde décision, bouleversant sa vie à tout jamais mais jamais elle n'avait regretté sa décision. Jamais elle n'avait regretté d'avoir donné la vie à cette petite fille. Issue d'une famille catholique, Hazel n'avait jamais pu assumer son erreur face à ses parents. Ce n'est qu'au travers d'une lettre laissée sur l'oreiller qu'elle avait expliqué les raisons de son départ à ses parents. Elle savait qu'elle les aurait profondément déçu ou peut-être tué en leur annonçant qu'elle était enceinte à 16 ans, qui plus est de son professeur de littérature. Elle même étant encore un enfant, elle avait pris la décision la plus difficile qu'il soit. Abandonner sa famille pour protéger celle qu'elle allait elle même fonder. Déscolarisée, Hazel avait été contrainte de se trouver un boulot afin d'assurer la vie de son bébé. Par chance, elle était tombée sur cette vieille dame, propriétaire d'un petit restaurant qui lui avait généreusement offert un travail et même plus, offert une nouvelle vie. Argent, appartement, tout lui souriait grâce à Suzie, qui touchée par l'histoire de la jeune fille, avait pris la décision de lui venir en aide. Maman d'adoption pour Hazel, c'était sans doute grâce à elle que Thaÿs avait une si jolie vie de petite fille. Malheureusement, tout ne peux pas être toujours rose. Alors qu'elle enchainait les commandes dans le restaurant bondé, une bagarre avait éclaté entre deux hommes déjà bien éméchés au sujet du football. Il avait suffit d'une simple bousculade, la faisant chuter pour qu'elle perde immédiatement les eaux dans un cris de douleur. Transportée d'urgence à l'hôpital par Suzy, elle avait finalement accouché dans le Taxi, à même le siège avant que la petite fille ne soit emmenée avec sa mère en maternité. Finalement hors de danger grâce à la rapidité de leur prise en charge, Hazel comme la petite Thaÿs étaient entre de bonnes mains, bien que le bébé soit né grande prématurée. Après sept semaines passées sous couveuse, l'annonce du diagnostic d'un souffle au cœur, de nombreux cris et de nombreuses larmes, la petite Thaÿs avait finalement pu regagner son domicile aux côtés d'Hazel et de Suzy. Hazel avait eu beaucoup de mal à élever sa fille seule, mais elle pouvait compter sur la présence rassurante de la vieille dame pour l'épauler. Ce n'est que trois ans après sa naissance que la petite fit la rencontre de ses grands-parents qui par amour pour leur fille et leur petite fille avaient décidé de mettre entre parenthèse leur jugement et leur foi. Aujourd'hui plus que jamais, tous deux profitaient de la présence de leur fille et de leur adorable petite fille pleine de vie.
Il est facile de se tenir avec la foule. Il faut du courage pour rester seul. La solitude devient rapidement une habitude. Mais il suffit de passer 24 heures avec la bonne personne pour te la faire perdre à tout jamais. Non mais tu rigoles maman ? Tu ne vas pas mettre ce jeans ! Tu sors à un rendez vous galant ! C'est pas une partie de Scrabble à la maison de repos ! Ronchonnant, Thaÿs sortit de la salle de bain, se dirigeant vers la chambre de sa mère. Fusionnelles elles n'avaient aucun secret l'une pour l'autre, mais dernièrement cela dérangeait Thaÿs, non pas que sa mère la dérange, mais plutôt que la solitude et la tristesse de sa mère lui empoisonnait la vie. Attrapant une jolie petite robe noire très classe, la jeune fille de 17 ans réapparu essoufflée après avoir couru.
Chérie?! Tu te sens mal ? Accourant aussitôt, Hazel se tenait à hauteur de sa fille.
Non, ça va maman. Arrête de stresser dès que j'ai du mal à respirer.. Je n'ai pas encore repris le sport je te rappelle ... Victime d'un malaise quelques semaines auparavant, Hazel surveillait le moindre problème chez sa fille, atteinte d'un souffle au coeur.
J'espère que tu vas ralentir la cadence, Thaÿs... Tu sais que j'ai peur. Je sais maman. Je vais bien. Crois moi. Enfile ça maintenant. Attrapant la robe, Hazel hésitait.
Ca ne fait pas trop "Saute moi dessus" pour un premier rendez-vous ? Eclatant de rire, Thaÿs poussait sa mère dans la salle de bain pour la forcer à s'habiller.
Tu es jeune et tu réagis comme une mamy de 50 ans ! Maman, on est en 2008, c'est fini les sorties en jupes longues, culotte xxl cachant une ceinture de chasteté ! Riant sous les bêtises de sa fille, Hazel enfila finalement sa robe. Une charmante soirée en perspective.
Ne tenant plus en place, Thaÿs gigottait sur sa chaise, prête à ouvrir ce fameux cadeau de Noël si spécial. Sa mère l'avait faite attendre trois longs jours, comme quand elle était petite. Thaÿs ne supportait même plus l'entendre dire
Tu ouvriras tes cadeaux le 25 chérie. Elle n'avait plus 5ans depuis longtemps, mais sa mère conservait ses vieilles traditions.
C'est bon maintenant, je peux ouvrir ? Assise devant sa fille, Hazel était soutenue par Alecksander, son compagnon depuis quatre ans désormais. Quatre ans d'amour fou grâce à l'intervention de Thaÿs et son gout inné pour les petites robes noires spéciales "Premier Rendez-vous".
Oui, vas y ! Souriant, Hazel observait Thaÿs, un large sourire pendu aux lèvres. Dans une boite aux paillettes dorées, se trouvaient deux chaussons, recouvrant une échographie et une note manuscrite
A dans six mois, grande soeur. Relevant le regard vers sa mère, Thaÿs recouvrait son visage de ses mains pour fondre en larmes tant la surprise la comblait de joie. Un bébé pour sa mère et Alecksander, elle en avait longuement rêvé. Serrant les deux jeunes parents dans ses bras, Thaÿs séchait ses larmes qui continuaient de ruisseller le long de ses joues.
Je n'aurai pas pu avoir de plus joli cadeau de Noël et d'anniversaire.. Je suis si heureuse pour vous... Plus proche que jamais de sa mère, Thaÿs s'était investie corps et âme dans la réalisation de la fresque murale qui ornerait le mur de la chambre de sa petite soeur. Il ne restait plus que quelques jours à Jazz pour pointer le bout de son nez. Le compte à rebours était lancé ! Fignolant les derniers coups de pinceau, Thaÿs observait fièrement sa fresque. Jazz aurait un merveilleux souvenirs de sa soeur... Le lendemain, le réveil fut bien douloureux pour Hazel qui avait perdu les eaux dans la nuit. Direction la maternité, elle avait enfin mis au monde la petite Jazz, venue compléter le portrait de famille. La sage femme avait été sommée de prendre une photo par Thaÿs, afin qu'elle garde un souvenir impérissable de la naissance de sa soeur. Mais la photo était avant tout un souvenir impérissable du dernier jour de sa mère... Victime d'une embolie pulmonaire deux jours après son accouchement, Hazel s'était éteinte après avoir longuement lutté en vain. Orpheline de père et de mère, Thaÿs se retrouvait seule avec Alecksander pour élever la petite Jazz qui n'aura jamais connu sa mère. Mais rapidement, la jeune femme de 21 ans se retrouva seule, Alecksander ayant quitté le domicile se sentant incapable d'élever Jazz sans la présence d'Hazel. Désignée comme tutrice légale, c'est seule qu'Hazel avait finalement élevé la petite Jazz qui à son tour la considérait comme sa propre mère.
Le deuil peut prendre soin de lui-même, mais pour obtenir la pleine valeur de la joie, vous devez avoir quelqu’un avec qui la partagerJazzie ? C'est pas le moment de jouer à cache-cache, je dois filer au travail et toi aller chez la nounou. Allez viens. La petite tête aux boucles brunes apparaissant derrière la porte, Jazz couru rapidement dans les bras de Thaÿs qui la soulevait doucement pour l'installer dans le siège auto, vérifiant par trois fois la bonne fixation de la ceinture , comme faisait sa mère dans ses souvenirs.
Je t'aime mon petit coeur. Déposant un doux baiser sur le nez de la petite fille, Thaÿs la couvrait et lui donnait son doudou avant de grimper dans la voiture pour se rendre chez la nounous pour déposer la petite Jazz âgée de deux ans et filer au boulot. Si ses débuts avaient été difficiles, Thaÿs ne regrettait rien de ce qu'elle avait traversé pour Jazz. Elle était prête à tout pour elle. Seule ombre au tableau ? Les questions incessantes de Jazz sur son papa disparu de la circulation. Il manquait un homme dans la vie de Jazz comme il en avait manqué un dans la vie de Thaÿs. Le problème ? Qui voudrait d'une femme avec un enfant ? Peut-être cet homme qui la bouffait du regard dès qu'elle lui parlait français.. ?
And at that very moment, I can't swear. I fell in love with this guy. I couldn't explain. I fell in love the way you falll asleep : slowly, then all at onceSon style de mec ? Elle n'en avait pas. L'homme de sa vie pouvait parfaitement être blond, brun, noir. Il pouvait être Australien, Français, Américain, Québécois, Anglais ou encore venir du pôle Nord. Il pouvait avoir les yeux de n'importe quelle couleur au monde, elle n'avait jamais eu de préférence en matière d'homme, non. Elle tombe amoureuse comme on chute d'une hauteur : C'était comme ça, d'un coup, soudain. Elle ne contrôlait pas ses sentiments. Tout ce qu'elle savait, c'est qu'un homme, s'il voulait lui plaire, avait tout intérêt à être mature, un minimum bien élevé, quelque peu romantique mais surtout, soit prêt à bousculer sa vie pour la laisser rentrer dedans avec la petite Jazz. En tant que grande-sœur devenue soudainement presque maman, il lui était tout bonnement impossible de se séparer de la petite fille. Elle était tout ce qui lui restait de sa mère. Toutes deux orphelines, elles étaient le pilier l'une de l'autre. Si Thaÿs n'avait plus confiance en l'amour après s'être montrée bien trop naïve parfois, elle voulait faire un effort pour Jazz, pour lui offrir un homme dans sa vie. Alors même si il lui était difficile d'ouvrir à nouveau son cœur, elle était prête à le faire et s'engager réellement cette fois. Mais si elle ne s'était jamais retournée sur un homme autrefois, il y'avait ce mec là, ce gars tellement classe qu'elle s'était demandée s'il n'était pas le Prince d'un pays qui lui était encore inconnu. Ce mec souriant, charmant qui l'avait aussitôt fait sourire et qui s'était montré très intéressé et charmé par son petit accent Français qu'il qualifiait de super sexy. Le nez plongé dans sa garde robe, à la recherche de tenue parfaite à arborer pour le retrouver, Thaÿs essayait inconsciemment de le séduire et quand elle y pensait ou pensait à lui, elle ne pouvait pas s'empêcher de sourire largement. Optant finalement pour un jean slim noir, un haut fluide bordeaux et un bolero noir, elle avait laissé ses cheveux onduler sur ses épaules. Son petit sac sous le bras, elle avait couru en talons aiguille pour arriver à l'heure prévue. A peine eu elle ouvert la porte qu'il s'était retourné vers elle, plus sexy et séduisant que jamais. Il était beau.. Tellement beau encore plus avec cette barbe de trois jours.
Bonjour Avait elle lancé, le coeur battant en le voyant approcher, sa chemise blanche collée sur son torse visiblement musclé.
Je .. Excuse moi d'être en retard.. Souriant doucement elle l'avait suivit, rêvant secrètement qu'un jour il la plaquerait contre cette porte pour l'embrasser passionnément.