oblivion
and then i think that maybe i was designed to be alone.

« Je ne te demande pas ton avis. Je l’ai décidé et c’est tout. Ca nous aiderait, tu sais. » Qu’elle rétorque simplement aux supplications de sa mère. Elle n’a pas envie qu’elle s’éloigne, qu’elle l’abandonne comme leur père l’a fait quelques mois plus tôt. Sa seule fille. Sa petite fille qui a déjà si grandi. Mais Mîra, convaincue, n’est pas prête à changer d’avis. Officiellement, elle s’en va pour aider sa famille à gagner plus d’argent, persuadée que cette annonce va changer définitivement leur vie. Officieusement, elle a cette irrépressible envie de s’éloigner de la demeure que son père a quittée. Incapable de se remettre de sa mort, elle n’a pu s’empêcher de sauter sur la première occasion pour pouvoir découvrir de nouveaux horizons. Cela fait depuis trop longtemps qu’elle erre, sans raison, dans les rues de New Delhi, s’imaginant parfois qu’il puisse apparaitre au détour d’une rue. La vérité, c’est qu’il ne reviendra plus. Et cette idée lui fait si mal qu’elle espère toujours qu’il ne soit pas mort. Décédé dans un accident de la route, si l’on raconte qu’il n’a pas souffert, on ne dit pas que la douleur accable ses proches. Elle aimerait parfois pouvoir les réconforter, mais elle-même est incapable d’oublier. Probablement qu’elle ne le fera jamais. Son père, c’était son pilier. Si la vie ne leur a jamais fait de cadeaux, c’est lui qui lui a appris à voir les choses du bon côté. Il lui disait de relativiser, qu’après tout, ils étaient tous ensemble, en bonne santé, et que c’était bien suffisant. Il était celui qui lui inventait des histoires fantaisistes pendant qu’ils nettoyaient et découpaient les légumes. Il lui faisait vivre la vie qu’ils ne connaitraient jamais, l’emmenant dans un univers dont eux-seuls avaient les clés, avant de lui apprendre à voler de ses propres ailes. En grandissant, il lui avait appris à lire et écrire des histoires que plus tard, elle lui racontait à son tour. Mîra, elle l’aimait son père. On l’aimait tous dans le petit quartier dans lequel ils habitent. Il avait ce sourire accroché aux lèvres, cette bonne humeur contagieuse qui rendait la vie plus facile – quand bien même elle ne l’était pas. Et quand on le rencontrait, on réalisait que rien n’était important. Rien. La vie était trop courte pour pouvoir s’en plaindre. Alors Mîra, elle a décidé de continuer à se battre, pour lui. Elle a continué à travailler jour et nuit pour subvenir aux besoins de sa famille, d’apprendre aux plus jeunes les bienfaits de la vie, de faire la cuisine quand sa mère revenait d’une trop longue journée et de coucher ses frères après les avoir écoutés lui raconter ses journées, même si son souvenir la hantait à chaque pas qu’elle faisait. Et ça lui avait suffi, un temps seulement. En revenant de son boulot, elle était tombée sur cette annonce inscrite sur un bout de papier perdu dans les rues de New Delhi. On disait qu’ils recherchaient de belles jeunes femmes. Et en creusant plus loin, elle a compris ce qu’ils voulaient vraiment. En échange de leurs corps, elles avaient droit à la belle vie. Une vie si belle que le monde entier les envierait. Mîra n’a pas hésité une seule seconde. On pourrait penser qu’elle était naïve, mais elle était simplement trop fatiguée de continuer à lutter pour s’y refuser. Elle succombait à la tentation, à la facilité, mais qui ne l’aurait pas fait à sa place ? Elle en avait parlé à l’un de ses frères, le plus âgé, qui avait été plus perplexe, mais qui ne s’était pas mis pour autant en travers de son chemin. Il la connaissait trop têtue pour pouvoir la persuader d’abandonner cette idée. C’était l’occasion rêvée de recommencer à zéro, de réussir là où tous les siens avaient encore échoué. Elle pourrait revenir quand elle serait riche, et leur offrir la vie dont ils avaient toujours rêvé. Elle serait la fierté des Lonkar, et elle comptait bien les honorer. Mîra a beau être attristée par la mine déconfite de sa mère, elle ne cède pas. Elle la prend simplement dans ses bras, la serrant tout contre elle, l'embrassant sur le crâne avec tendresse, lui promettant de revenir dès qu'elle en aurait l'occasion, sans savoir qu'elle ne reviendrait pas de si tôt.


Elle l’observe du coin de l’œil, et de toute sa hauteur, il a tout ce qu’elle exècre de plus chez l’Homme. Cette arrogance qu’il montre avec une certaine suffisance dans le regard. Ce narcissisme et cette lueur dans l’œil qui lui fait parfois peur. Martin est la représentation parfaite du mal en personne. Et elle le hait. Elle le hait tellement fort qu’il lui faut parfois du courage pour retenir son couteau. Elle en rêve, chaque nuit, de l’étrangler dans son sommeil, de lui arracher son dernier souffle pendant qu’il en est encore temps. Elle rêve que leurs regards se croisent au dernier instant de sa vie et qu’il voit ce même regard diabolique qu’il lui lance à chaque fois qu’il la rejoint. Qu’il lise en elle toute cette haine qu’elle accumule à longueur de journées depuis son emménagement. Parfois, quand il quitte la demeure, elle se demande ce qui la retient encore véritablement dans cette ville. Elle ne supporte plus personne et les rares connaissances qu’elle côtoie ne lui sont qu’une petite distraction dans son quotidien devenu monotone. Seule, elle aurait l’occasion de s’enfuir et de retourner en Inde. De retourner dans son bidonville, retrouver sa vie d’antan, celle où elle cumulait des heures de travail sans avoir le temps de se reposer, celle où elle avait l’occasion de partager le reste du temps avec sa famille. Ca lui suffisait, autrefois. Pourquoi donc s’était-elle imaginée trouver mieux ailleurs ? Elle était si bien, là-bas. Puis, elle réalise que c’est impossible. Il serait capable de la rejoindre rien que pour lui montrer qu'elle lui appartient et qu'elle ne sera plus jamais maîtresse d'elle-même. Il serait capable de la pister pour venir se venger et tuer ses proches et repartir comme si de rien n’était. Il en serait capable. Le mal est ancré en lui. Il vit dans les ténèbres, dans un monde qu'il a créé de toutes pièces, s'imaginant pouvoir régner comme il l'entend. Il est roi dans sa petite dynastie. Il cache bien son jeu derrière ses sourires et son visage presque enfantin. Elle y a cru, quand il est entré dans cette salle. Elle y a cru quand, démunie et ligotée à la chaise, il est apparu soudainement face à elle. Elle pensait qu'il serait différent, meilleur que celle qui l'avait griffée sans ménagement. Elle s'était trompée. Il est pire. Il la pense acquise grâce à un petit bout de papier. Il pense pouvoir la maîtriser avec ses grands airs et ses coups. Mîra, pourtant, est indomptable. Elle ne sera jamais plus que ce qu'il pense. Elle ne sera jamais véritablement son esclave. Elle se refuse à céder à ses caprices, à la manipuler comme une petite poupée. Et s'il pense pouvoir la menacer, il se trompe lourdement. Il ne peut rien contre elle. Sa vie ne tient qu'à un bout de fil, mais ce fil, il n'a aucune envie de le couper. Il n'en a aucun intérêt. Elle ne lui serait plus utile s'il la tuait. Alors elle en profite. Elle gronde quand parfois, il se montre trop sévère. Elle mord quand il s'approche trop près, elle frappe comme il en fait de même. Mîra n'a plus rien à perdre. Et sa famille, loin d'ici, est une petite consolation. Perdu dans les rues de New Delhi, elle se surprend à s'imaginer encore auprès d'eux. Eux, sont heureux. Elle voit encore son frère courir entre les allées, des fruits dans les mains, tentant de fuir à un agent. Elle revoit le sourire bienveillant de sa mère, et sent encore ses bras la serrer fermement pour ne pas la laisser s’en aller. Elle revoit toutes ses soirées qu’elle partageait avec eux, dans les détritus, à s’imaginer une autre vie. Une vie qui ne serait jamais la leur, mais qu’elle n’envie plus. Elle aurait aimé revenir et leur montrer que bon sang, ce qu’ils étaient heureux, dans leur cabane. Son père avait raison, sur toute la ligne et elle aurait dû se suffire à leurs récits. Mais si son corps est prisonnier, son esprit, lui, reste toujours libre. Elle est auprès de ceux qu'elle aime, rassurée qu'ils n'en sachent rien. Ils ne sauront jamais rien et ne se souviendront que de la petite fille joviale et souriante qu'elle était autrefois. Qu'elle n'est plus aujourd'hui. Qu’elle ne sera jamais plus.

très belle fiche.

Bienvenue parmi nous petit être, tu es enfin un habitant de Peaks Island, cette ville mystérieuse qui regorge de secrets que voici. les rumeurs. Voici quelques liens qui t'aideront à te retrouver dans la la ville.

Si tu as la moindre question, n'hésite pas à aller sur ce post, nous serons ravis de t'aider et de t'apporter les informations qui te manquent.
Pour tout ce qui est de la gestion de ton compte c'est ici que tu dois aller.

N'oublie pas également d'aller demander un métier ainsi qu'un logement afin que ton personnage prenne vie.

Pour soutenir le forum, tu peux toujours laisser un petit commentaire sur bazzart ou alors voter pour le top site

Tu peux toujours aller te divertir dans les jeux et passer un agréable moment avec les membres.